Mais que viennent donc faire des moines dans des Ateliers ? Fabriquaient-ils de la bière ? Non. Et si vous croiserez bien une brasserie aux Ateliers, elle n’est pas tenue par des religieux. De même, autour de l’immense nef, vous chercheriez en vain le chœur et le transept. Celle-ci ne côtoie que des « sheds », ces fameux toits en dents de scie typiques du 19e siècle. Des Capucins qui avaient fondé un couvent au 17e siècle, il ne reste que le nom. Ici, vous êtes bien dans un atelier, un des anciens cœurs de l’Arsenal.
Un nom religieux pour une cathédrale de l'industrie
Le symbole de la résilience brestoise
Dans ses trois nefs de 150 mètres, il accueille, dès le 19e siècle, jusqu’à 1800 ouvriers qui y fabriquent les fleurons de la Marine Française. En 1945, alors que le bâtiment a été endommagé par les bombardements, il est envisagé de le raser pour laisser place à des ateliers « modernes ». Heureusement, les coûts d’une telle opération sont trop élevés. Les anciens murs sont restaurés et ils abritent jusqu’en 2004 la fabrication des appareils propulsifs des navires de la Marine, dont celui du Charles de Gaulle.
De la cité interdite à la cité pour tous
Réservés aux travailleurs de l’Arsenal, interdits aux femmes jusqu’en 1978, coupés de la ville par de grands murs d’enceintes, les ateliers forment une véritable cité interdite. Mais ils fascinent les habitants et façonnent la ville. Lorsqu’ils cessent leurs activités, Brest voit son identité chavirer. Elle doit se réinventer.
Les Ateliers des Capucins s’engagent alors dans un projet utopique : inventer un espace où chacun peut trouver sa place. Que vous soyez jeune ou retraité, seul ou en famille, brestois ou touriste, riche ou modeste, que vous veniez pour le loisir ou le travail, le patrimoine ou l’innovation, la culture ou le commerce, vous êtes les bienvenus ! Il en résulte une ambiance indéfinissable que vous ne croiserez nulle part ailleurs…